Economie et patrimoine d'un monastère cistercien, Lucelle, aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles
Auteur / Autrice : | Gérard Munch |
Direction : | Georges Bischoff |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Art, Histoire et Civilisation de l'Europe |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Mots clés
Résumé
L'abbaye cistercienne de Lucelle (68480, Ht-Rhin) a été fondée en 1123 / 1124, aux confins des parlers roman et germanique, et au carrefour d'entités géopolitiques (comtés) et de deux diocèses. En deux siècles et demi elle s'est dotée d'un important tempore. Trois régions lui ont fourni sa base géographique médiévale, le Haut-Doubs, l'Ajoie et surtout la Haute-Alsace. Lucelle a eu 2 granges et celliers ruraux, le total ayant varié dans le temps. L'abbaye a exploité également 3 granges salicoles dans le Haut-Doubs. Les cisterciens de Lucelle sont devenus des acteurs importants de la vie urbaine. Ils investirent une dizaine de villes qui abritaient foires et marchés et créèrent 8 cours urbaines. Ils y acquirent un patrimoine immobilier et foncier de première importance. L'abbaye a possédé également une vingtaine d'églises et de nombreuses dîmes. Au cours du XIIIe siècle, Lucelle a changé son système économique en passant progressivement à une économie de type seigneurial. En 1300, il ne restait plus en faire-valoir direct qu'un terra et cinq noyaux de granges, dont les deux fermes à proximité du monastère. Les causes de cette mutation sont davantage à relier à l'adaptation progressive à une nouvelle conception économique qu'à la pression de difficultés financières et à la raréfaction de la main-d 'oeuvre fournie par les convers. La seconde moitié du XIIIe siècle a été pour Lucelle le temps de l'apogée économique. Et cette réussite quelque peu atypique ne se démentira pas jusque vers 1365 environ. Entre 1250 et 1350, l'abbaye a quasiment doublé son temporel.