Thèse soutenue

Le Corps féminin nu ou paré dans les récits réalistes de la deuxième moitié du XIXe siècle
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Auteur / Autrice : Nao Takaï
Direction : Jean-Louis Cabanès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature Françaises
Date : Soutenance le 13/12/2010
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Pierre-Jean Dufief
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Cabanès, Pierre-Jean Dufief, Alain Pagès, Éléonore Reverzy, Sylvie Collot
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Pagès, Éléonore Reverzy

Résumé

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Dans la seconde moitié du XIXe siècle en France, deux phénomènes a priori antithétiques s’observent : la multiplication des tableaux de femmes nues et l’essor de la mode des toilettes féminines. Cette thèse analyse la représentation du corps féminin de cette époque à partir des deux thématiques du « nu » et du « paré », puis de leur relation dialectique dans les œuvres dites « réalistes » : Madame Bovary, L’Éducation sentimentale de Flaubert, Manette Salomon des frères Goncourt, Chérie d’Edmond de Goncourt, et La Curée, Nana, Au Bonheur des Dames, L’Œuvre de Zola constituent notre corpus principal. Bien que ces écrivains, à travers leur observation pointue de la société contemporaine et dans le filtre de leur propre esthétique, essaient de rendre la vie des femmes en évoquant leur corps en toute sa vitalité, sans recourir à une idéalisation superficielle, un glissement intervient, causé par l’érotisme qui est inséparable du désir de connaître et d’écrire. Plus l’envie de percer et de saisir l’objet de description que constitue la chair féminine est forte, plus la répulsion ou la peur surgissent. Nos écrivains ont besoin de réifier la femme ou de la voiler d’enveloppes vestimentaires fétichisées afin de lui donner tout son prix. Ils construisent leur récit en prenant de la distance avec le mercantilisme et l’hypocrisie prude des bourgeois qu’ils critiquent. Mais dans leur description du corps féminin, ils participent eux aussi à l’idéalisation et à l’aliénation sociales dont ils rendent compte sans jamais tout à fait leur échapper. Néanmoins, c’est dans cette oscillation entre la proximité et l’éloignement, la réification et l’esthétisation ou encore la profanation et la glorification du corps féminin que réside également le charme spécifique des romans de notre corpus.