Thèse soutenue

Des usages philosophiques de la notion de pauvreté : éléments d'une critique du "développement durable"

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Auteur / Autrice : Frank Burbage
Direction : Didier Deleule
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La perspective d’une croissance économique illimitée sert depuis le commencement de la révolution industrielle le projet d’une amélioration généralisée des conditions de la vie humaine. On répond à la question sociale, issue des luttes pour un partage plus juste des avantages et des richesses, par l’idée qu’on peut et qu’on doit en mieux partager les fruits. Le terme de « développement durable » reconduit cette perspective : certes, on reconnaît le tour écologiquement destructeur de la passion productive, et on s’ingénie à lui inventer de nouveaux moyens, plus respectueux des données naturelles ou humaines, mais on maintient la nécessité de cette dynamique expansionniste. Les nouvelles « sciences du développement » en forment le corrélat théorique. Il y a là une évidence : la pauvreté et sa négativité doit être compensée par des productions nouvelles. Mais il y a là aussi une série de questions, dont la responsabilité revient à la philosophie : est-il assuré que la vie bonne ou heureuse soit toujours et seulement la vie « développée » et qu’entendre par « développement » ? Cette pauvreté que l’on entend résorber ou même abolir s’identifie-t-elle toujours et seulement à la misère, et à une négativité dont il faudrait se débarrasser ? Réexaminée dans ses usages contemporains, au croisement de l’éthique et de la politique, la notion de pauvreté constitue la frontière critique d’une écologie politique émergente. Ses ambiguïtés et ses ambivalences expliquent un embarras dont ce travail essaye de prendre la mesure : les anciens idéaux de simplicité ou de frugalité sont-ils compatibles avec les exigences de l’émancipation individuelle et de son institution démocratique ?