Thèse soutenue

Embellir, bâtir, demeurer. Représentations de l’architecture et du geste architectural dans la littérature de la deuxième moitié du dix-huitième siècle en France (1748-1788)

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Auteur / Autrice : Fabrice Moulin
Direction : Pierre Frantz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 11/12/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013)
Jury : Président / Présidente : Michel Delon
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Frantz, Jean-Christophe Abramovici, Jacqueline Lichtenstein, Christophe Martin, Christian Michel

Mots clés

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Résumé

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A partir des années 1740, sous l’action de plusieurs phénomènes comme les découvertes archéologiques, les grands travaux de Louis XV ou encore la crise des Académies, le monde de l’architecture entre dans une période de profondes mutations. Les questions d’architecture, désormais au cœur des enjeux culturels, nourrissent aussi en profondeur l’imaginaire littéraire. Nous explorons les différentes formes et figures de cet imaginaire, avec le souci d’envisager le fait architectural dans toutes ses dimensions. Comme discipline, l’architecture connaît une crise sans précédent. Le savoir architectural quitte les cercles académiques pour se diffuser largement dans la presse. Celle-ci accueille des débats nourris sur les embellissements de la capitale dont s’inspire presque directement la littérature utopique. Mais l’architecture engage aussi une pratique, un geste de construction, dont la littérature exploite la valeur symbolique. Le motif du bâti joue ainsi un rôle essentiel dans la représentation imaginaire des nouveaux rapports de l’homme à la nature – pont, ruine ou cabane figurent tantôt une lutte de l’homme dans la nature, tantôt leur fusion harmonieuse – et à la société : le geste de construire son logement engage désormais les valeurs fondamentales de l’individu moderne. Enfin, comme espace – espace pratiqué, habité – l’architecture s’impose désormais comme une composante décisive de l’imaginaire romanesque. De Rousseau à Sade, les architectures intérieures du roman, qu’elles soient vertueuses ou libertines, ne se réduisent plus à de simples décors : elles sont indissociables des projets du personnage ou des fantasmes du lecteur.