Thèse soutenue

Le rôle historique et social des interprètes juifs auprès de l’Armée d’Afrique en Algérie (1830-1870)

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Auteur / Autrice : Sabrina Dufourmont
Direction : Paul B. Fenton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des religions et anthropologie religieuse
Date : Soutenance le 18/11/2010
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de recherches pour l'étude des religions (Paris)
Jury : Président / Présidente : Colette Zytnicki
Examinateurs / Examinatrices : Paul B. Fenton, Sonia Fellous, Joseph Tedghi

Résumé

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Avec la conquête de l’Algérie, l’armée française s’est retrouvée confronter à un besoin important en interprètes, besoin qu’elle n’avait pas réellement anticipé. En effet, le corps des interprètes initialement constitué pour l’expédition d’Alger le 5 juillet 1830 s’est rapidement trouvé insuffisant. Il a donc fallu pallier au problème de la langue, en pleine phase de conquête. Pour cela, les autorités françaises ont eu recours aux membres de la communauté juive, une communauté avec laquelle elles avaient déjà tissé des liens commerciaux et/ou diplomatiques de longue date. En plus de connaître le pays, sa population, ses coutumes et sa mentalité, les juifs maîtrisent en effet plusieurs langues. Le rôle de l’interprète a pris une dimension nouvelle en Algérie. Pour la première fois, un interprète occupe une place indispensable et centrale dans une action militaire. L’étude des dossiers des interprètes juifs a permis de constater qu’ils avaient participé à plusieurs négociations, de plus ou moins grande importance, à l’instar d’Amram Darmon et de Juda ben Duran avec l’émir Abd el-Kader. Ce rôle historique a eu des conséquences sociales : relations ambigües avec l’armée française, bouleversement dans le rapport à la communauté musulmane, interrogation sur la naturalisation… Cette thèse a mis en lumière le rôle qu’ils ont joué, souvent de manière indirecte, dans le processus qui a abouti au décret Crémieux qui octroie la citoyenneté française à la communauté juive d’Algérie en 1870, et a permis de mieux comprendre l’attachement de cette communauté à la France.