Thèse soutenue

Histoire, Révolution et esthétique : le temps et ses représentations dans le Tableau de Paris et le Nouveau Paris de Louis Sébastien Mercier

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Auteur / Autrice : Geneviève Boucher
Direction : Michel DelonBenoît Melançon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 29/01/2010
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013)
Jury : Président / Présidente : Pierre Frantz
Examinateurs / Examinatrices : Ugo Dionne, Laurence Mall

Résumé

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Cette thèse porte sur les représentations du temps historique dans deux œuvres panoramiques de Louis Sébastien Mercier (1740-1814), soit le Tableau de Paris, publié entre 1781 et 1788, et le Nouveau Paris, publié en 1798. Ces deux œuvres partagent une visée commune (faire le portrait physique et moral de Paris et écrire l’histoire du temps présent), mais, comme elles sont séparées par la Révolution française, elles présentent deux univers distincts. Il s’agit d’une part, d’étudier le foisonnement des représentations du temps chez Mercier et, d’autre part, de faire voir comment elles se modifient sous l’impact de la Révolution, qui oblige les contemporains à réévaluer leur place dans l’histoire. L’imaginaire temporel est abordé dans ses configurations variées et dans ses apories : l’œuvre panoramique de Mercier met en scène une série de tensions entre le passé – qui est tantôt rejeté, tantôt appelé – et le futur – qui apparaît soit comme l’horizon du progrès, soit comme le tournant de l’apocalypse. C’est toutefois le présent qui agit comme point focal de l’imaginaire temporel merciérien : il est le prisme à travers lequel l’auteur aborde les autres entités. Dans son désir de capter l’extrême contemporanéité, Mercier complexifie le rapport entre le monde ambiant et l’écriture qui tente de le fixer. Pris dans la tourmente révolutionnaire, il cherche à percer l’opacité des événements et fournit dans le Nouveau Paris l’une des premières histoires de la Révolution. Au moment où le présent acquiert dans son œuvre un statut d’objet historique, il devient également un objet esthétique : l’histoire présente, dans sa grandeur chaotique, remplace la nature comme source de sublime.