Thèse soutenue

Théâtre et technologies sonores (1870-1910). Une réinvention de la scène, de l'écoute, de la vision

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Auteur / Autrice : Mélissa Van Drie
Direction : Marie-Madeleine Mervant-Roux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 15/12/2010
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Atelier de recherche sur l'intermédialité et les arts du spectacle
Jury : Président / Présidente : Catherine Naugrette-Christophe
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Madeleine Mervant-Roux, Catherine Naugrette-Christophe, Rick Altman, Helga Finter, Giusy Pisano

Résumé

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La plupart des études menées sur la dimension scénique du théâtre français et européen pour la période couvrant la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle portent sur la scénographie (espace, décor, éclairage, liens avec la peinture et le nouveau média cinématographique). Si les éléments sonores sont souvent mentionnés et parfois analysés, c’est de façon compartimentée, selon des catégories (voix – déclamation et diction–, musique, bruitage) qui ne sont pas réinterrogées. La dimension acoustique en tant que telle n’est pas problématisée. Or, l’art du théâtre se fonde sur un dispositif où l’écoute importe autant que la vue, la première pouvant l’emportant sur la seconde, et la période étudiée constitue dans l’histoire du son un moment-charnière, avec l’apparition groupée du téléphone, du phonographe et du microphone (1875-1878), les progrès de l’acoustique scientifique et de l’otologie, la transformation des pratiques de l’écoute. Les raisons de l’oubli du sonore sont complexes : la prééminence accordée à la vision dans la pensée occidentale, l’invention de la « mise en scène », la résistance du théâtre aux nouvelles technologies sonores. Nourrie de l’apport des Sound Studies, la thèse remet le son dans le jeu : après avoir dressé un panorama de la pensée et du paysage sonore intermédial à la fin du XIXe siècle (théâtrophone, enregistrements d’acteurs, etc.), elle observe les effets plus profonds du « tournant acoustique » sur l’espace dramatique, sur la figure scénique, sur la vocalité, respectivement étudiés à travers les pratiques de trois poètes-hommes de théâtre : Maeterlinck, Jarry, Charles Cros. Ce sont les bases du théâtre qui ont été interrogées.