Thèse soutenue

Manga politique, politique du manga : histoire des relations entre un médium populaire et le pouvoir au Japon contemporain des années 1960 à nos jours

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Auteur / Autrice : Julien Bouvard
Direction : Jean-Pierre Giraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études transculturelles
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Lyon 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La thèse analyse les relations entre la bande dessinée japonaise (le manga) et le pouvoir dans le Japon contemporain (de 1960 à nos jours). Le but est de retracer, d’un point de vue d’Histoire culturelle, l’évolution des discours politiques contenus dans les mangas de cette période et leurs évolutions dans le temps, en les confrontant avec la situation de ce médium populaire qui est l’objet d’un double mouvement de reconnaissance et de censure de la part des institutions japonaises. La première partie s’attache à définir les spécificités du gekiga, un genre de manga plus adulte apparu au début des années 1960 qui adhère en partie aux discours contestataires de l’époque. La partie suivante (les années 1970 principalement) marquent une rupture avec la précédente à travers le rejet des idéologies politiques. Par la suite, dans les années 1980, le statut du manga change progressivement : il commence à devenir un médium « normal », parfois même pédagogique, alors qu’il était jusque là critiqué pour sa mauvaise influence sur la jeunesse. Cette normalisation va aussi de pair avec une « nationalisation » du manga, du moins dans ses thèmes. Enfin, du milieu des années 1990 à nos jours, la nationalisation devient quasiment une réalité politique avec les mesures prises par les pouvoirs publics pour faire du manga un patrimoine national et un soft power utilisable par la diplomatie japonaise. Néanmoins, ces politiques ont des limites et se heurtent à un médium difficilement domptable par le pouvoir car profondément subversif. De surcroit, les discours de certains mangas dans les années 2000 se radicalisent, et ce dans plusieurs directions politiques : le nationalisme et la critique sociale.