Thèse soutenue

Le divorce rentabilité/croissance dans le capitalisme financiarisé : changements de régimes, équilibres, instabilités et conflits
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Auteur / Autrice : Thomas Dallery
Direction : Laurent CordonnierFranck Van de Velde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 12/05/2010
Etablissement(s) : Lille 1

Résumé

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Le divorce entre rentabilité et croissance qui a émergé depuis les années 80 soulève un paradoxe qu’il convient d’expliquer. La réalisation macroéconomique des profits étant déterminée par les dépenses des capitalistes, le ralentissement de l’accumulation ne peut pas (théoriquement) s’accompagner d’un redressement de la rentabilité, toutes choses égales parailleurs. Après avoir rappelé, dans un premier chapitre, que la financiarisation n’est que le dernier avatar d’une tendance longue du capitalisme à s’extraire de l’économie réelle, nous montrons, dans un deuxième chapitre, que la financiarisation conduit, pour la firme individuelle, à une réorientation vers les exigences de rentabilité actionnariales, au détriment des managers et del’accumulation du capital, de la sécurité financière (endettement) et réelle (utilisation des capacités), ainsi qu’en défaveur des salariés (salaire réel). Après avoir traité, dans un troisième chapitre, de deux questions méthodologiques embarrassantes pour les modèles kaleckiens de croissance et de distribution (peu plausibles dans l’ensemble, instables pour les plus plausibles), nous utilisons, dans le quatrième chapitre, une seconde approche macroéconomique (modèle stock-flux cohérent) où le conflit affecte la répartition (inflation conflictuelle) et l’accumulation (arbitrage entre croissance et rentabilité). Nous montrons alors que la distribution de dividendes et le rachat d’actions permettent, dans les limites autorisées par l’endettement, d’alimenter la consommation des rentiers, et de réaliser la rentabilité exigée, malgré le ralentissement de l’accumulation.