Thèse soutenue

Histoire d'une civilisation et d'une décivilisation dans les sociétés de la Russie (sub)arctique : Nénètses, Khantys et Mantis d'Eurasie septentrionale (XVIIIe-XXIe siècle)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Dominique Samson
Direction : Anne-Victoire Charrin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et sociétés. Etudes russes et sibériennes
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris, INALCO

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Premières communautés sur le chemin vers l'Est, les Nénètses (anc. Samoyèdes), les Khantys (anc. Ostyaks) et les Mansis (anc. Vogouls) d'Eurasie septentrionale ont été assimilés à des créatures fantastiques par les chroniques russes médiévales et les marchands de Novgorod soucieux de profiter seuls du commerce des fourrures. A partir du XVIIIe siècle, au delà des expéditions scientifiques, des relations de voyage et des exilés politiques, ces "tribus" du Nord sont l'une des sources du Romantisme et de l'ethnographie russes; elles sont bientôt jugées moribondes. Argunt d'une mission civilisatrice, l'historiographie russe, impériale comme soviétique, a masqué par de multiples touches successives la rencontre de deux mondes. Pourtant après dix siècles de contact, dont quatre de colonisation, et malgré un rapport de force le plus souvent en leur défaveur, les autochtones de Sibérie ne sont toujours pas "Russes". Comment les autochtones ont-ils déjoué la russification, la soviétisation et l'industrialisation ? La réification des cultures autochtones, avancée par trop de sources encore, ne rend pas compte de l'expérience. Plutôt que d'opposer Russes et autochtones, il apparaît à la fois plus contructif et plus proche de la réalité du terrain d'envisager le travail en termes d'"interaction". Dans une perspective thématique et chronologique, ethno-historique, qui privilégie tant les sources autochtones (littératures orale et écrite) que les archives soviétques consultées depuis la fin du régime, il s'agit de montrer comment Nénètses, Khantys et Mansis ont régulé les heurts de la civilisation pour rester eux-mêmes