Thèse soutenue

Islam et modernité économique en Indonésie
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Auteur / Autrice : Gwenaël Njoto-Feillard
Direction : Christophe Jaffrelot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse traite du phénomène de « commercialisation du religieux » (religious commodification) qui se développe actuellement en Asie du Sud-Est musulmane, comme dans d’autres régions du monde. Elle applique la théorie de l’« encastrement culturel » de la Nouvelle sociologie économique (NSE) à l’étude de l’Islam indonésien. Dans le cas de certaines communautés entrepreneuriales de la diaspora chinoise, la structure familiale et les liens ethniques sont considérés comme offrant un avantage dans le processus de développement économique. De nombreux débats ont porté sur le fait que l’islam puisse constituer similairement un capital spirituel et social pour les entrepreneurs musulmans. En premier lieu, l’auteur remet en question l'approche qui, reprenant la thèse de L’Éthique protestante de Max Weber, entend démontrer que l’Islam réformiste joue un rôle similaire à celui du calvinisme dans la marche vers la modernité économique des pays musulmans. Il propose par la suite une méthodologie inspirée par la NSE, approche tant « culturelle » que structurelle, et se concentre sur deux objets d’étude : d’une part, la Muhammadiyah, la grande organisation socio-religieuse de l’Islam réformiste, créée en 1912, qui a tenté d’adjoindre à ses fondations caritatives une dimension lucrative, notamment à partir de la fin des années 1990 ; d’autre part, les réseaux d’entrepreneurs-prédicateurs qui représentent l’orientation économique marquée du post-islamisme. Ce travail décrit le processus de réinvention continue d’une éthique et de pratiques économiques islamiques, en lien avec les impératifs du capitalisme contemporain.