Thèse soutenue

L' Orient dans les contes philosophiques de Montesquieu et de Voltaire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Zsuzsa Eszter Kis
Direction : Olga PenkeCatherine Volpilhac-Auger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Lyon, Ecole normale supérieure en cotutelle avec Université Szeged

Résumé

FR  |  
EN

Les contes philosophiques de Montesquieu et de Voltaire se déroulent le plus souvent en Orient. Le but de cette thèse est d’une part confronter les contes des deux auteurs; et d’autre part examiner l’aspect oriental des contes philosophiques. Comment les deux auteurs utilisent-ils l’image et l’esthétique de l’Orient ? Est-ce un décor, un piment exotique ou a t-il d’autres fonctions ? Dans quelle mesure l’Orient est-il un vecteur qui permet d’exprimer des pensées philosophiques ? L’Orient est un espace peu connu dans l’Europe des Lumières, il est donc propre à l’évasion, à la rêverie, dimension que le genre du conte peut intégrer. La magie orientale doublée d’un éloignement géographique, ainsi que le genre du conte lui-même garantissent une certaine liberté à l’écrivain. Nous avons tenté de comprendre de quelle manière l’image de l’Orient et le genre du conte, c’est-à-dire le genre du conte oriental, assure la liberté à son auteur, et comment le conte oriental se transforme ainsi peu à peu en conte philosophique. L’Orient, grâce à cet éloignement géographique permet d’une part l’atténuation de la critique, mais l’absence de la localisation concrète ou connue est un moyen d’universaliser, de généraliser les propos et de les appliquer au genre humain. Les contes philosophiques orientaux ne sont pourtant pas bien entendu des modélisations du système de la France de l’époque, ils l’évoquent plutôt par les métaphores. Bien évidemment, les auteurs traitent des problèmes et des sujets brûlants de leur société comme le despotisme, le fanatisme, l’injustice, car ce sont les sujets qui les préoccupent, et qui sont aussi les dangers réels pour la société de l’époque. Le conte philosophique éduque donc le lecteur tout en l’amusant, il élargit l’opinion publique de son temps et continue à l’amuser et le former à travers le temps.