L’origine des morphogenèses épithéliales et leurs implications concernant l’évolution précoce des métazoaires
Auteur / Autrice : | Pascal Lapebie |
Direction : | Carole Borchiellini, Alexander Ereskovsky |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Océanographie |
Date : | Soutenance le 26/03/2010 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences de l'Environnement (Aix-en-Provence ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : Julien Royet |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Borchiellini, Alexander Ereskovsky, Julien Royet, Michaël Manuel, Hector Escriva, Evelyn Houliston, Laurent Kodjabachian | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michaël Manuel, Hector Escriva |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les premières étapes de l’évolution animale restent obscures mais peuvent toutefois être appréhendées par l’étude comparative du développement des animaux basaux comme les éponges, les cnidaires ou les cténophores. Une des innovations majeures dans l’évolution des formes animales est l’apparition de l’épithélium, classiquement considérée comme une synapomorphie des eumétazoaires. Les homoscléromorphes sont les seules éponges à partager avec Eumetazoa la présence d’un véritable épithélium avec notamment une membrane basale contenant du collagène de type IV. Dans ce clade, la recherche des mécanismes épithéliaux sous-tendant le développement a pour enjeu la meilleure compréhension de leur origine et de leur importance dans l’évolution animale. Le travail de cette thèse a consisté à caractériser chez Oscarella lobularis des outils moléculaires responsables des morphogenèses épithéliales. Trois d’entre eux ont été étudiés chez l’adulte. Le premier, la voie WNT canonique, est capable d’induire l’invagination de l’épithélium externe de l’éponge, ce qui n’est pas sans rappeler ce même rôle dans d’autres contextes épithéliaux d’eumétazoaires. Le deuxième est la voie WNT non canonique ou « voie PCP », qui, quand elle est bloquée, empêche l’invagination initiée par la voie canonique. Enfin, le troisième outil est un membre de la famille des gènes à boîte T, OlTbx qui s’exprime spécifiquement dans l’épithélium après l’invagination sus-mentionnée. Cette expression rappelle des expressions d’autres gènes Tbx dans le feuillet endomésodermique invaginé lors de la gastrulation des eumétazoaires. L’invagination semble utiliser une partie d’un même programme génétique dans la gastrula des Eumetazoa et dans l’adulte des Homoscleromorpha. Mes résultats ouvrent des perspectives intéressantes concernant l’éventuelle reconnaissance d’un stade gastrula chez les éponges, point de discorde de la zoologie classique.