L' écriture de l'histoire dans les biographies didactiques de Roberto Rossellini
Auteur / Autrice : | Aurore Renaut |
Direction : | Jean-Luc Lioult |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes cinématographiques |
Date : | Soutenance en 2010 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Résumé
Au tournant des années 1960, Roberto Rossellini abandonne le cinéma et entreprend une série de films didactiques pour la télévision qui le passionnera jusqu'à sa mort en 1977. Si ce projet pédagogique convient parfaitement aux canons des télévisions européennes de l'époque, les films télévisuels de Rossellini ne ressembleront pourtant à aucun autre, le cinéaste ayant mis au point, avec ce nouveau médium, une nouvelle écriture, à partir de quelques paramètres de création repris et expérimentés de film en film, une écriture dans la continuité de son œuvre cinématographique antérieure, mais aussi absolument originale et insolite. La plupart des films de télévision de Rossellini sont des œuvres historiques, principalement des portraits d'hommes ayant eu un impact majeur sur leur époque et jusqu'à la nôtre : des politiques (Louis XIV et Cosme de Médicis), des religieux (les apôtres, Saint Augustin, Jésus), des penseurs (Socrate, Pascal, Alberti et Descartes). Pour écrire ces "biographies didactiques", Rossellini et ses scénaristes se sont servis de sources directes, les écrits des biographés eux-mêmes quand ils en ont laissés, mais aussi les récits de leurs proches : disciple, ami ou membre de la famille. Des témoins dont le cinéaste était certain qu'ils lui donneraient des informations concrètes aussi bien pour la chronologie que pour les détails matériels de la vie du personnage ou de la vie quotidienne de son époque, des témoins qui garantissent en quelque sorte l'authenticité par leur proximité. Mais cette proximité empathique confère à ces portraits des colorations parfois hagiographiques bien que Rossellini ne se contente jamais d'être un simple adaptateur, affirmant souvent sa propre interprétation et allant jusqu'à se glisser, en bon biographe, derrière certains traits de caractères de ses personnages.