Thèse soutenue

Crèches, genre et société : les aléas de la politique familiale en Pologne post-communiste

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Auteur / Autrice : Monika Wator
Direction : Jacqueline Heinen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines

Résumé

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Cette thèse porte sur les conséquences de l'évolution de la politique familiale en Pologne et des défaillances en matière de garde de jeunes enfants sur les rapports sociaux, et sur les rapports sociaux de sexe en particulier. Les changements systémiques survenus en Pologne depuis 1989 ont entraîné une nouvelle approche des politiques sociales, dans le cadre du mouvement de réformes engagé pour adapter la Pologne au modèle occidental fondé sur une démocratie parlementaire et une économie de marché. Au terme des réformes opérées dans la perspective d'adhésion à l'Union européenne, il apparaît que le système actuel s'apparente davantage à un "filet de sécurité qu'à un réel instrument de politique sociale, notamment en ce qui concerne la petite enfance. Si le régime communiste n'avait jamais cherché à remettre en cause le partage inégalitaire des tâches au sein de la famille, ni à favoriser un mode de garde collective comme les crèches, les transformations postcommunistes en Pologne ont contribué à les délégitimer tout à fait et entraîner leur fermeture massive. Pour des raisons historiques et sociologiques - poids de l'Eglise catholique, représentations traditionnelles sur le rôle assigné à la famille et à la figure de la mère, diabolisation du protectionnisme de l'Etat socialiste' - cette politique n'a guère suscité de débats, quand bien même elle entre en contradiction avec les positions affichées de l'Union européenne sur l'égalité des sexes et les objectifs fixés en matière de garde de la petite enfance. Ce n'est qu'en 2004 que les pouvoirs publics, en raison d'une forte augmentation des demandes d'accueil collectif, furent contraintes de réagir, mais en valorisant les solutions d'ordre individuel qui obéissent à une logique de privatisation. La présente étude met en évidence les contradictions qui découlent de ces options, et les dilemmes qui se posent aux femmes, tiraillées entre leurs aspirations professionnelles et la volonté de la plupart de se conformer au modèle de la "bonne mère".