Thèse soutenue

Bases cérébrales de la communication inter-personnelle, empathie et émotion : applications à la maladie de Huntington

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Auteur / Autrice : Evelyne Lepron
Direction : Jean-François Démonet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Toulouse 3

Résumé

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Dans un monde où la relation à l'autre est cruciale, le cerveau nous permet de ressentir ce que l'autre ressent par des mécanismes de résonnance neuronale et de lui attribuer des pensées et des émotions par des mécanismes de métacognition et de régulation. Une altération de ces processus pourrait être à l'origine de la communication inter-personnelle appauvrie dans la maladie de Huntington (MH). Ce travail a été motivé par les questions suivantes. Quels processus cérébraux sont mis en jeu lorsqu'une personne réagit de manière inappropriée ? Comment expliquer le déficit de reconnaissance des expressions faciales dans la MH ? Comment ces patients gèrent-ils l'association entre un contexte social et une émotion ? Les capacités d'empathie sont-elles également détériorées chez les personnes de leur entourage ? Les résultats expérimentaux montrent que faire face à une personne qui exprime une émotion inappropriée module l'ensemble des processus en lien avec l'empathie et en particulier recrute un réseau qui supporte la métacognition et l'agentivité. Les structures de préparation à l'action sont inhibées lorsque le contexte et l'émotion sont incongruents, démontrant l'inhabilité à réagir dans de telles situations sociales. Chez les patients MH, les troubles de reconnaissance des visages ne peuvent pas être attribués à la difficulté de la tâche, mais, tout comme pour les troubles de production lexicale, ceux-ci pourraient être reliés à un déficit de sélection en lien avec un dysfonctionnement du cortex cingulaire antérieur. Cette structure n'est pas inhibée comme il devrait, ni chez les patients, ni chez leurs conjoints, face à la réaction inappropriée d'une autre personne. Nous proposons un modèle de l'évaluation du contexte en situation d'empathie, qui inclue la réponse comportementale, but ultime des interactions sociales. L'implication de ces résultats est discutée dans la perspective de recherches à venir.