Thèse soutenue

Entre village et chantiers : circulation des travailleurs, clientélisme et politisation des basses castes en Andhra Pradesh, Inde

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Auteur / Autrice : David Picherit
Direction : Gilles Tarabout
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 30/10/2009
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Jean-Luc Racine
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Tarabout, Jean-Luc Racine, Geert de Neve, Gérard Heuzé, Olivier Herrenschmidt, Isabelle Guérin
Rapporteurs / Rapporteuses : Geert de Neve, Gérard Heuzé

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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A partir d’une ethnographie de la circulation des travailleurs manuels originaires d’un village du Télangana, en Andhra Pradesh, cette recherche explore les mondes sociaux, politiques et économiques des travailleurs migrants en Inde, les dynamiques et le quotidien des rapports sociaux intercastes et interclasses. Basée sur un terrain mené tant sur les espaces de travail et de vie (en zone rurale et urbaine, dans le secteur de la construction) qu’au village, cette étude contribue aux débats sur la transformation des relations de travail par l’analyse de l’asservissement pour dettes, de l’emploi journalier, du patronage, de la médiation et de l’ascension des basses castes. L’examen des contextes sociaux et culturels des expériences du travail et de la migration, des liens de caste et de classe, du labeur, de la dette, de la confiance et des manières de résister et de dominer fournit matière à une critique de la scission théorique entre travail libre et non libre, au profit d’un continuum des formes de travail et de migration, basé sur des dépendances multiples et gradées. Cette approche rend ainsi compte des micro-hiérarchies et des rapports à la mobilité sociale et à l’autorité. Cette recherche s’intéresse ensuite aux dimensions politiques et sociales du retour des travailleurs migrants et à leurs quêtes de dépendances et de protections, multiples et temporaires, au village. Le quotidien des rapports de pouvoir et des relations intercastes et interclasses est examiné à partir des pratiques et des discours d’un intermédiaire politique, des contestations publiques et de la camaraderie en état d’ébriété, des espoirs de mobilité sociale des jeunes migrants scolarisés, et lors d’un conflit politico-religieux. L’étude des logiques de domination, d’acceptation et de résistance des travailleurs exprimées dans les luttes pour l’accès aux ressources du village contrôlées par les dominants (parti politique, crédit, programmes de développement gouvernementaux et ONG) montre de quelles manières s’entremêlent la politisation des basses castes et la recomposition des rapports de clientélisme au village.