Le lieu, l’histoire, le sang : l’hispanité des musulmans d’Espagne dans les littératures arabe, espagnole et française (15ème – 17ème siècles)
Auteur / Autrice : | Émilie Picherot |
Direction : | François Lecercle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 05/11/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Véronique Gély |
Examinateurs / Examinatrices : François Lecercle, Concepción Castillo Castillo, Anne Duprat, Suzanne Guellouz, Bernard Vincent |
Mots clés
Résumé
L’hispanité des musulmans d’Espagne est au centre d’un débat récurrent sur l’identité collective des Espagnols. En faisant de la présence politique des musulmans une parenthèse historique de huit siècles, le romancero les exclut non seulement de l’espace péninsulaire mais aussi de l’hispanité elle-même, il annonce ainsi l’expulsion définitive des Morisques de 1609. Un autre discours est pourtant développé durant le siècle qui suit 1492 ; les littératures hispano-arabe et aljamiada mais aussi parfois castillane en témoignent. Le roman hispano-mauresque français, un siècle plus tard, reprend le personnage du musulman d’Espagne qui devient le support d’une hispanité fantasmée qui se définit par les contacts avec le monde arabo-musulman via la Méditerranée. Le Maure de Grenade est alors un modèle littéraire qui fournit à l’Europe une représentation positive du monde arabo-musulman. Idéalisé, tolérant et généreux, le Moro n’est plus simplement un Espagnol, il est le support d’une réflexion sur la mixité religieuse et sur l’attachement collectif au lieu.