Thèse soutenue

La vérité comme enjeu théatral dans les esthétiques scéniques du XXème siècle européen : textes de Constantin Stanislavski, Antonin Artaud, Bertold Brecht

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Auteur / Autrice : Claire Legendre
Direction : Arlette ChemainJean-Pierre Triffaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée - Etudes théatrales
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016)
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université de Nice. UFR des lettres, arts et sciences humaines

Résumé

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Le théâtre du XX ème siècle européen, devenu pratique signifiante, a progressivement privilégié les principes de création et de performance, contre celui de la représentation d'un texte. Cette évolution s'est faite par étapes, depuis la révolution copernicienne de la fin du XIXème siècle, qui plaça le metteur en scène au centre de l'activité théâtrale – ce qui fut un bouleversement épistémologique –jusqu'aux expériences polémiques récentes comme celles du Festival d'Avignon 2005. Il nous a semblé reconnaître, sous le scandale de ce théâtre désormais performatif et en prise sur le réel, les influences conjuguées de trois grands réformateurs du théâtre : Constantin Stanislavski en Russie et en URSS, Antonin Artaud en France, Bertolt Brecht en Allemagne. Ils furent, chacun à sa manière, les inspirateurs de cette modalité nouvelle de l'expression scénique : une création désormais autonome et référentielle qui prétend toucher la vérité et utilise le réel comme matériau et comme objet. Leurs textes témoignent de cette priorité donnée à la vérité – une vérité qui sonne comme un absolu, prend des accents mystiques pour Artaud et Stanislavski, une orientation farouchement scientifique / matérialiste pour Brecht. Ce recours à « la vérité » est, pour les trois théoriciens, le garant d'une exigence idéologique dont l'art ne veut plus faire l'économie. Comme art vivant, le théâtre est aussi acteur du réel dans lequel il s'inscrit : il engage non seulement l'esthétique et l'épistémologie des arts, mais encore, la réalité-même, au-delà des murs du théâtre. Le « réel » n'est plus seulement l'objet du discours théâtral, il est son réceptacle et son enjeu. La confrontation de la création avec le monde qui la voit naître, la suscite et l'accueille, est désormais constitutive de l'acte artistique.