Thèse soutenue

Madame Bovary est une machine

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Auteur / Autrice : Eric Zavenne Paré
Direction : Jean-Marie Privat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures françaises
Date : Soutenance le 19/03/2009
Etablissement(s) : Metz
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Perspectives Interculturelles : Ecrits, Médias, Espaces, Sociétés (PIEMES) (Metz ; 2000-2012)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELTED - Centre d'études Linguistiques des Textes Et des Discours - EA 3474
Jury : Président / Présidente : Frank Lestringant
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Grimaud, Yvan Leclerc

Résumé

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Partant du principe qu'une machine ne sait pas qu'elle est une machine et du présupposé selon lequel un robot n'a pas de conscience, ce travail étudie le parallèle entre la fabrication des créatures de roman et la fabrication des machines. Parmi ces figures, Madame Bovary est un archétype. Comme tout autre machine, Emma Bovary ne sait pas qu'elle en est une. Emma est une machine à texte, elle est faite de livres. Pourtant, elle ne peut pas avoir lu Madame Bovary. Parce qu'Emma n'est pas consciente qu’elle est l'appareil de Flaubert, nous l'avons rapproché des fonctionnements et des disfonctionnements du Monstre de Frankenstein, encore écervelé avant l'épiphanie des livres qu'il découvre au creux d'un chemin. Après avoir défini les enjeux stratégiques de ses lectures, Emma est présentée comme une machine homéostatique, d'une part du point de vue de la thermodynamique, et d'autre part, du point de vue de l'entropie, une résultante du bovarysme, causée par les distorsions entre la vie et la lecture. Dans un premier temps Emma perçoit, puis ressent, par les feedbacks de ses lectures. Elle se transforme alors en une mécanique à émotions, gouvernée par son bovarysme. Ce sentiment renvoie à toutes ses perceptions et ses appétits. Par ses désirs, Emma démontre une capacité à comparer et à se projeter, formulant les prémices d'une conscience autobiographique. De la même manière qu'il représente l'inconscient social à partir d'automates déambulatoires, tels la figure du pied-bot ou de l'aveugle, Flaubert réussit à induire une idée de conscience dans sa créature machine