Thèse soutenue

Écrire l’histoire : figures du pouvoir dans l’œuvre historique de Voltaire

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Auteur / Autrice : Myrtille Méricam-Bourdet
Direction : Catherine Volpilhac-Auger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et arts
Date : Soutenance le 24/10/2009
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'histoire de la pensée classique (Saint-Étienne ; 1990-2015)
Jury : Président / Présidente : Pierre Frantz
Examinateurs / Examinatrices : Olga Penke, Olivier Ferret, Rolando Minuti

Résumé

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Bien qu’elle participe à une redéfinition de la pratique historiographique à l’Âge classique, l’œuvre historique de Voltaire a été peu étudiée. On s’est peu interrogé sur l’art de l’historien, et on a souvent résumé la conception de l’histoire et de la politique qui s’y exprime au rôle majeur joué par les « grands hommes ». Notre étude met à l’épreuve une telle conception et fait valoir la complexité de la lecture voltairienne de l’histoire, tant dans les ouvrages circonscrits à un règne que dans son histoire universelle, l’Essai sur les mœurs. Face aux apories des systèmes politiques élaborés par ses contemporains, et que Voltaire dénonce, l’écriture de l’histoire est le lieu privilégié où se déploie une conception réfléchie du pouvoir et des enjeux du politique. S’il est indéniable que Voltaire n’en propose pas de théorisation systématique, sa compréhension des ressorts du déroulement historique et l’interprétation qu’il en donne reposent sur un ensemble de principes relativement cohérents, tant du point de vue de l’appréciation des fondements du pouvoir – si importants au regard des enjeux de légitimation portés par l’écriture de l’histoire –, que de ses réalisations. L’œuvre historique ne s’intéresse ainsi pas seulement à l’action de quelques souverains ; elle prend aussi en compte l’action collective des peuples, et porte attention aux mutations des rapports de pouvoir qui infléchissent les politiques contemporaines. L’œuvre est alors en prise avec une actualité politique et polémique qui confère à l’écriture de l’histoire une tonalité spécifique, et qui conduit à s’interroger sur la délimitation même de ce qu’est le corpus voltairien des œuvres historiques.