Thèse soutenue

Instabilité de la circulation océanique : réponse du climat des hautes latitudes nord et sud aux variations orbitales au cours du dernier Interglaciaire et de la dernière entrée en glaciation

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Auteur / Autrice : Aline Govin
Direction : Laurent Denis Labeyrie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie de l'environnement, Paléoclimatologie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Versailles-St Quentin en Yvelines

Résumé

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Les mécanismes d'établissement d'une circulation océanique glaciaire pendant la dernière entrée en glaciation, et son rôle dans la chaîne d'événements reliant les variations d'insolation à la croissance des calottes et au refroidissement global sont encore peu connus. Ce travail vise à mieux contraindre les changements de circulation thermohaline aux hautes latitudes nord et sud sur la période 130-60 ka, en relation avec l'hydrologie de surface et la climatologie globale. Il est basé sur la comparaison d'enregistrements de foraminifères planctoniques et benthiques de haute résolution obtenus dans la nouvelle carotte australe MD02-2488 (46°S, 88°E, 3420 m), avec ceux disponibles en Atlantique Nord et dans l'Austral. Une attention particulière a été portée à l'établissement d'une chronostratigraphie globale appuyée sur celle des forages de glace antarctiques et groenlandais. Nous montrons l'établissement progressif d'une circulation glaciaire, atteinte seulement vers 60 ka. Une expansion des eaux antarctiques de fond (AABW) est observée très tôt dans l'océan austral, avant tout changement hydrologique significatif en Atlantique Nord. Les eaux atlantiques nord (NADW) deviennent moins profondes plusieurs milliers d'années plus tard, lorsque le refroidissement des hautes latitudes nord s'est généralisé et que les calottes ont atteint une taille maximum. Nous proposons une réponse rapide du climat des hautes latitudes sud aux variations orbitales par une extension de la couverture de banquise australe, alors que le temps de croissance des calottes de l'hémisphère nord induit un établissement tardif des conditions glaciaires par rapport à la baisse d'insolation boréale d'été.