"Ad episcopale iudicium provocare" : fondements spirituels, cadre institutionnel et implications sociales des recours laïcs à la justice épiscopale (Ier-Ve siècle)
Auteur / Autrice : | Olivier Huck |
Direction : | Alain Chauvot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire romaine |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Strasbourg 2 |
Mots clés
Résumé
A partir de la deuxième moitié du 1er siècle ap. J. -C. , l'usage se diffusa, parmi les chrétiens, de soumettre leurs querelles, non plus aux tribunaux et aux magistrats de l'empire romain, mais plutôt à leurs coreligionnaires, et de préférence à leurs chefs religieux. Initialement confinée au cadre strict des églises locales des premiers siècles, cette pratique communautaire chrétienne changea d'échelle au temps de l'empereur Constantin, lequel organisa sa "réception légale" et fit du recours des laïcs à la justice épiscopale une méthode de régulation des conflits reconnue en droit à l'échelle de l'Empire tout entier. En suivant l'histoire de cette forme particulière de justice, depuis ses origines communautaires jusqu'à son "intégration" dans le droit de l'Empire, puis finalement jusqu'à la fin de l'Antiquité, la présente étude entend restituer, en complément d'un cadre règlementaire, procédural et juridique que les historiens du droit et les canonistes examinent de longue date (sans parvenir pour autant à en livrer une image consensuelle et entièrement satisfaisante), les fondements spirituels sur lesquels elle reposait, ainsi que les implications sociales liées à sa pratique ; soit, en d'autres termes, les bases de l'autorité qu'exerçait en audience, ainsi que les jeux d'influence entre plaideurs et les liens verticaux (patronage épiscopal) qui se nouaient en marge de chaque procédure épiscopale.