Territoire et hiérarchie dans une société à maison bas-commingeoise : permanence et changement. Des bois, des champs, des prés (Haute-Garonne)
Auteur / Autrice : | Anne Sourdril |
Direction : | Georges Augustins |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance le 04/04/2008 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-René Trochet |
Examinateurs / Examinatrices : Georges Augustins, Jean-René Trochet, Françoise Zonabend, Marc Deconchat, Eric Garine | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-René Trochet, Françoise Zonabend |
Résumé
Face aux mutations contemporaines des mondes ruraux, la compréhension de la capacité des sociétés rurales à se reproduire et à organiser leurs territoires est un enjeu crucial. Cette thèse d’ethnologie est intégrée aux travaux de recherche pluridisciplinaires d’un laboratoire d’écologie du paysage. Elle vise à mieux comprendre les dynamiques conjointes des sociétés et des territoires dans le Bas-Comminges, en Haute-Garonne. Les sociétés bas-commingeoises présentent des capacités à assimiler le changement et sont marquées par un système social spécifique, dit « à maison », qui a la particularité d’entraîner une stabilité des patrimoines fonciers. L’étude ethnographique de la transmission, des limites et de la composition des patrimoines depuis le début du 19ème siècle et l’intégration des données collectées dans un Système d’Information Géographique vont révéler le lien entre une organisation sociale et son territoire. Les résultats s’articulent en trois points. (1) Les patrimoines sont effectivement stables au cours des deux derniers siècles. La société étudiée présente une forte hiérarchie sociale. Le statut social est fondé sur la richesse foncière et le maintien de son patrimoine de génération en génération. (2) On constate que, pour les Bas-Commingeois, il est nécessaire de détenir mais aussi de cultiver la terre pour faire se perpétuer son statut. Leur objectif est de respecter un principe d’autonomie des propriétés et une diversité des pratiques et de l’occupation du sol. (3) Le maintien de sa place au sein de la hiérarchie passe aussi par une implication des acteurs locaux au sein des institutions du village. Le respect de ces principes a entraîné une permanence de l’organisation du territoire et une adaptation du système aux mutations du monde rural. Cette étude répond à des questions posées sur les dynamiques des espaces agricoles et forestiers et apporte une contribution dans la compréhension des capacités des mondes ruraux à se perpétuer.