L'éthique dans la gestion de portefeuille : Comportement des investisseurs et rentabilité de l'investissement politiquement incorrect
Auteur / Autrice : | Julie Salaber |
Direction : | Jacques Hamon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 9 |
Résumé
Cette thèse s’intéresse à la rentabilité et au risque des actions du péché (actions de compagnies présentes dans les secteurs du tabac, de l’alcool et des jeux) et à l’impact de la consommation de ces produits sur l’évaluation d’actifs. Les actions du vice présentent des rentabilités anormales, après prise en compte du risque de marché et des styles de gestion classiques. A travers l’étude de différents pays et l’utilisation de plusieurs modèles d’évaluation, nous sommes capables de mettre en évidence de nouveaux déterminants à la performance de ces actions, en fonction de l’environnement des entreprises. Premièrement, il existe des facteurs de risque, spécifiques aux entreprises du vice, qui sont valorisés sur le marché européen : le risque de litige et le risque de hausse des taxes d’accise. Deuxièmement, les entreprises du vice aux États-Unis enregistrent des rentabilités ajustées au risque seulement en période de récession, grâce à une croissance de leurs bénéfices plus élevée que la moyenne. Enfin, l’environnement religieux des investisseurs a un impact sur la rentabilité des actions du péché, dans le sens où les protestants sont plus « adverses au péché » que les catholiques et sont donc plus enclins à négliger ces entreprises. Tous ces facteurs sont liés au caractère de dépendance de la consommation d’alcool, de tabac et de jeux et nous montrons que cette dépendance a un effet non seulement sur l’évaluation des actions du vice mais également sur l’évaluation des actifs en général. Nous pouvons en effet expliquer le faible pouvoir prédictif du Médaf consommation ainsi que le paradoxe de la prime de risque grâce à la stabilité de la consommation addictive.