Nathalie Sarraute, théâtre : action, interaction, intersubjectivité
Auteur / Autrice : | Elena Truuts |
Direction : | Gérard Dessons |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
La présente recherche porte sur l'écriture dramatique de Nathalie Sarraute. Elle interroge le travail critique élaboré autour de la conversation ordinaire, en revendiquant la transformation du dialogue en tant que forme littéraire. En plaçant la conversation au centre de ses préoccupations, le théâtre de Nathalie Sarraute partage le terrain de recherche des théories pragmatiques, en proposant de penser autrement, du point de vue poétique, l'implicite et la force illocutoire de l'acte de langage. Conjointement, cette œuvre renouvelle la notion d'action théâtrale, en affirmant la théâtralité générale du langage poétique. Le statut du personnage subit également des transformations. Le théâtre de Nathalie Sarraute fait disparaître le sujet individuel de l'énonciation, ce en mettant en scène de simples supports de la parole. L'écriture fustige ainsi la traditionnelle double énonciation théâtrale. Chez Sarraute, la relation intersubjective à montrer est celle entre le sujet de l'écriture et le sujet du lecteur ou du spectateur. La nature de ce qui est à transmettre change. On découvre qu’on peut communiquer autre chose que le sens des mots : le tropisme, qui est, selon Nathalie Sarraute, à l'origine des interactions langagières. L'expérience artistique de l'écriture rend possible la formulation, à l'intérieur de l'œuvre même, d'une pensée originale de l'activité communicationnelle ordinaire. On considère le langage non plus comme institution, mais comme un lieu non conventionnel où toutes les manières du dire sont envisageables.