Thèse soutenue

Pénélope et Antigone : du mythe féminin à la place de la femme

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Auteur / Autrice : Monique Variéras
Direction : Max Kohn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie fondamentale et psychanalyse
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Pénélope et Antigone, deux faces indissociables du féminin. A partir du poème d'Homère (vers 850 av. J. C. ), et de la tragédie de Sophocle (entre 496 et 494-406 av. J. C. ), ces deux figures mythiques et exemplaires rencontrent la psychanalyse. En appui aux textes de Freud (1856-1939), et de Lacan (1901-1985), l'étude dénoue les incompréhensions et les impasses, à la fois originelles et actuelles de notre temps : de la dissociation entre pensée et action, entre le pouvoir et la responsabilité, de la rencontre problématique de l'homme et de la femme à cause du « non rapport sexuel ». Pénélope par sa ruse interroge la texture féminine de l'attente, et par son tissage la forme féminine de la parole. Trame et drame de sa vie, la seule certitude de la femme, est que son attente peut être sans objet. À ce point d'assurance se fixe le refus. C'est un choix qui implique la mort. Fantasme d'un tissage infini, tissage sans chiffrage, la femme sait moins d'un temps chronologique que d'un temps logique. Antigone fascine les hommes et parle aux femmes. Sa fascination tient à son acte et à la limite où elle se campe, entre la vie et la mort. Antigone, la femme l'éprouve, comme elle éprouve les lois non écrites. Elle se révolte lorsque les lois humaines dérivent au nom du Souverain Bien confondu avec le désir criminel. S'il n'y a pas de signifiant universel pour Lα femme, qui la fonde « pas toute », Antigone se présente comme signifiant du pur désir, qui est un désir de mort. Antigone et Pénélope affirment une vérité individuelle contre le pouvoir humain où l'oubli semble constitutif du politique. Ayant en commun : l'excès, la solitude, elles sont garantes d'une mémoire infaillible.