Thèse soutenue

Comparaison des réponses perceptives et motrices dans les tâches psychophysiques élémentaires

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Auteur / Autrice : Pedro M. Cardoso-Leite
Direction : Andrei Gorea
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie expérimentale
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 5

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'une des questions centrales en sciences cognitives concerne les relations entre la perception et l'action. La vision intuitive, selon laquelle le système perceptif informe et commande le système moteur, semble contredite par des résultats issus de la neuropsychologie, de la neurophysiologie, de l'anatomie fonctionnelle et des études comportementales. Ces résultats ont conduit à la conclusion que perception et action sont contrôlées par des systèmes indépendants. Cette conclusion a été néanmoins contestée aussi bien sur la base de critiques méthodologiques, que sur la foi d'autres résultats expérimentaux. Ce débat fait l'objet de la première partie de cette thèse. La deuxième partie - expérimentale- de la thèse a comme objectif d'apporter des éléments quantitatifs nouveaux à ce débat. J'y étudie les relations entre réponses perceptives et motrices dans un ensemble de tâches à la fois hétérogènes et suffisamment simples pour être comparées. La relation perceptivo-motrice est étudiée avec des stimulations supraliminaires, d'une part, et avec des stimuli proches de leur seuil de détection perceptive, d'autre part. Dans le cas des stimulatons supraliminaires, la question posée porte sur le rapport entre le "moment" de la détection perceptive (inféré à partir de tâches de jugement d'ordre temporel et d'anticipation temporelle) et le "moment" d'une décision motrice (temps de réaction simples). Toujours avec des stimli supraliminaires (présentés autour de la tâche aveugle), je compare la fonction décrivant leur intégration spatiale dérivée à partir de leur brillance (luminance perçue; tâche perceptive) et, des temps de réaction à ces mêmes stimuli. Pour ce qui est des stimuli liminaires, ils sont utilisés en tant que perturbateurs potentiels d'une action motrice (de sa latence ainsi que de sa trajectoire) selon qu'ils sont ou ne sont pas perçus par le sujet (tâche perceptive de type oui/non). Les résultats des cinq études exposées montrent que les réponses perceptives et motrices sont certes différentes - tout comme le sont les exigences posées par les tâches perceptives et motrices -, mais qu'elles ne sont pas indépendantes. La vision qui émerge de ces résultats mis dans le contexte de la littérature pertinente, est que la perception et l'action, plutôt que d'être des systèmes fondamentalement distincts, constituent des manifestations d'un même processus mais que les décisions perceptives et motrices dépendent de deux critères décisionnels distincts - l'un perceptif, l'autre moteur- qui varient selon les contraintes spécifiques aux deux types de tâches.