Thèse soutenue

Géographies du regard dans le cinéma documentaire non institutionnel : le corps ou la question de l'écart (Espagne 1951-1974)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sonia Kerfa
Direction : Jean-Claude Seguin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes ibériques et méditerranéennes
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La fin de la Guerre civile, qui a vu la victoire du camp antirépublicain, et l'installation pérenne du général Franco à la tête d'un gouvernement personnel et autoritaire ont signifié la mainmise du pouvoir sur la production cinématographique issue de la réalité. Pourtant, et malgré le monopole exercé par les actualités officielles appelées NO-DO (Noticiarios y Documentales Cinematográficos), productrices également de films documentaires, un cinéma se penchant de façon singulière sur la réalité a existé. Des regards à l'écart du paysage monolithique et uniforme qu'imposait la dictature ont émergé, dès les années cinquante, et n'ont cessé de s'affirmer tout au long de ces longues années de privations de liberté. Le but de cette thèse, qui prend appui sur un corpus serré et hétérogène d'onze films documentaires, réalisés sur près de vingt-cinq années, est de mettre en évidence des réalisations non institutionnelles qui, si elles ne sont pas l'œuvre de cinéastes antifranquistes, n'en demeurent pas moins des créations personnelles s'écartant, ne serait-ce que de façon minime, du regard étroit des autorités officielles. Nous avons conçu ce corpus et mesuré cet écart en nous fondant sur les concepts philosophiques de déterritorialisation et de reterritorialisation des travaux de Gilles Deleuze et de Félix Guattari. Leur conception de la société nous a permis d'envisager la question du corps comme lieu de devenir en dépit des déterminismes historiques et culturels à l'œuvre dans l'Espagne franquiste. La réalité du corps, dans les regards des cinéastes de notre corpus, dessine un champ dynamique et insolite qui parcourt la géographie nationale et témoigne d'une vigueur du cinéma documentaire dans un paysage contraint par la censure.