Thèse soutenue

Peau noire, regards blancs dans le cinéma états-unien : entre réhabilitation et mauvaise conscience (1945-1970)
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Auteur / Autrice : Caroline Hourdry
Direction : Élyette Benjamin-Labarthe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Résumé

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Ce travail de recherche explore les interactions entre Noirs et Blancs dans le cinema américain de l’après guerre, le deuxième conflit mondial, ainsi que le combat contre le fascisme hitlérien, ayant considérablement altéré les représentations des Noirs américains. Durant les décennies 1940, 1950 et 1960, les relations interethniques devinrent peu à peu le sujet de prédilection de certains producteurs qui proposaient au public un nouveau sous-genre du cinema américain à dimension sociale : le “cinema en blanc et noir”. La période 1945-1970 vit le triomphe de l’intelligentsia de gauche, attachée à réhabiliter la minorité noire sur la scène internationale. Alors que les sujets épineux tels que la ségrégation institutionnalisée et le militantisme noir n’étaient pas abordés sur les écrans, l’égalité ethnique fut le nouveau cri de ralliement de l’univers cinématographique. Hollywood était devenu un lieu stratégique investi par de multiples groupes de pression, parmi lesquels l’organisation noire la NAACP, qui s’était donné pour mission d’éradiquer les anciens stérétoypes. Bien que la plupart des réalisateurs éprouvaient une compassion manifeste pour leur personnages noirs, souvent décrits à l’écran comme les boucs-émissaires de petits Blancs négrophobes, leurs films trahissaient un positionnement idéologique ambivalent, entre la tolerance ethnique et le racisme larvé. En effet, quelques cineastes de renom tels que Stanley Kramer et Richard Brooks exprimaient le credo américain intégrationniste tout en véhiculant, de manière totalement subliminale, des préjugés profondément enracinés, que l’on peut par ailleurs observer dans la production filmique contemporaine.