Boire à Churcampa (Pérou) : de la production des boissons au sens de l’ivresse
Auteur / Autrice : | Caroline Magny |
Direction : | Antoinette Molinié Fioravanti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 2007 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’hypothèse soutenue dans ce travail est qu’à Churcampa (Andes péruviennes), la consommation d’alcool et l’ivresse offrent aux habitants une possibilité de dialogue qui ne saurait exister autrement étant donnée l’extrême hiérarchisation des relations sociales. L’auteur met d’abord en évidence l’existence de règles à respecter en matière de boire et d’enivrement, avant de souligner le caractère obligatoire de ces deux comportements. La description et l’analyse de plusieurs contextes au cours desquels les habitants de Churcampa consomment collectivement de l’alcool l’amènent ensuite à envisager le boire comme une forme d’échange. Afin de comprendre en quoi consiste un tel échange et dans le but d’aller au-delà d’une analyse purement matérialiste et fonctionnaliste, la perspective est élargie et le boire est considéré comme un phénomène rituel puis comme un rite de passage. L’auteur démontre enfin qu’au-delà de son caractère liminal, l’enivrement peut aller jusqu’à présenter, dans certains cas, une dimension sacrificielle. En abordant le cas des buveurs solitaires victimes de la violence des militants du Sentier Lumineux et des militaires, puis en évoquant le cas des « protestants » ayant choisi de cesser de boire suite à leur conversion et semblant entretenir entre eux des relations peu hiérarchisées, l’auteur conclut que son hypothèse de départ ne s’applique donc finalement d’une part qu’au boire collectif et festif, et d’autre part, qu’aux communautés inégalitaires et hiérarchisées, majoritairement catholiques, de Churcampa.