Thèse soutenue

Le répertoire musical de la confrérie religieuse "al-Karrâriyya" de Sfax (Tunisie)

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Auteur / Autrice : Nabil Fakhfakh
Direction : Jean-Paul OliveMourad Siala
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique, sciences et technologie des arts. Musique
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Résumé

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La confrérie religieuse (tarîqa) Karrâriyya fondée en 1645 par le shaykh Abû-l-Hassan al-KARRÂY (1617 - 1696), homme de religion connu pour ses idées favorables à la création artistique, notamment dans le domaine musical, est l'une des confréries les plus connues à Sfax, ville du littoral tunisien. Ses adeptes se réunissaient dans la zâwiya (lieu de culte) et chantaient des muwashshahât (sing. Muwashshah : forme poétique) composés par le shaykh KARRÂY lui-même. Ces muwashshahât puisent dans le langage littéraire ou dialectal et traitent de divers sujets: l'idolâtrie et la soumission à la parole divine, l'éloge du Prophète Muhammad, l'ivresse mystique etc. Il s'agit du chant selon la nûba traditionnelle tunisienne qui se présente comme une suite de pièces vocales se caractérisant par l'unité du mode (tba` ) et la diversité des mouvements ouverts et rythmés allant du plus lent au plus vif. Cette tradition musicale est une parfaite synthèse des éléments structurels de la musique traditionnelle tunisienne dite (mâlûf), et demeure une référence incontournable de l'identité musicale tunisienne. Les adeptes de cette tarîqa ont assuré la continuité de la tradition jusqu'aux années soixante-dix du siècle dernier, durant lesquelles toutes les manifestations de caractère mystique ont connu un déclin très marqué sinon un arrêt total. Ce répertoire musical, ayant été transmis uniquement par la tradition orale, de bouche à oreille, pendant presque trois siècles, n'a pas été sans subir, au fil des temps, des déformations et des transfigurations notoires, en plus d'une déperdition totale de plusieurs de ses morceaux. De là, une de nos motivations premières était d'essayer de rassembler ce répertoire précieux ou du moins ce qu'il en reste, le transcrire musicalement avec une reproduction intégrale des textes poétiques, en traduisant quelques uns en langue française, pourrions-nous ainsi apporter notre modeste contribution pour mettre en valeur le répertoire, l'analyser et le réhabiliter auprès du lecteur aussi bien arabe qu'occidental. Un tel travail s'impose à notre avis pour qu'au moins, ce répertoire qui fait partie de la mémoire collective traditionnelle ne tombe pas dans l'oubli, tant il est vrai que la musique actuelle standardisée, et commerciale diffusée par les médias menace ce patrimoine.