Thèse soutenue

Evolution du système nerveux des chordés : étude chez l’urochordé Ciona intestinalis

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Auteur / Autrice : Heloïse Dufour
Direction : Jean-François Brunet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 6

Résumé

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Le système nerveux autonome ou viscéral (SNV) contrôle nos fonctions digestives, respiratoires, et cardiovasculaires. Le facteur de transcription à homéodomaine Phox2b est spécifiquement exprimé par les neurones qui le composent et contrôle leur différenciation. Cette extrême spécificité fait de Phox2b un outil puissant pour l’étude de l’histoire évolutive du SNV. Dans ce but, j’ai étudié l’urochordé Ciona intestinalis, dont la vie de l’adulte sessile se résume à filtrer l’eau de mer pour respirer et se nourrir. Mon hypothèse était que son système nerveux devrait donc être en grande partie viscéral. En accord avec cette hypothèse, j’ai montré que la grande majorité des neurones du ganglion cérébral de la cione adulte exprime un code moléculaire (Phox2+, Tbx20+, ChAT+, Mnr2-) spécifique des motoneurones branchiaux et viscéraux des vertébrés et innervent des muscles contractant le sac branchial qui constitue la majeure partie de l’animal. L’homologie entre ces neurones et les neurones branchiomoteurs vertébrés est de plus confortée par leur origine développementale. Le ganglion dérive de la région du « cou » Hox1+/Phox2+, ce qui en fait un homologue probable du rhombencéphale des vertébrés où se différencient les neurones branchiomoteurs. Cette réassignation du cou à un statut de rhombencéphale (plutôt que de région isthmique, comme accepté précédemment) m’a amené à une révision substantielle du modèle tripartite du cerveau des chordés. Ces données montrent que la région du cou de la larve d’ascidie, homologue du rhombencéphale des vertébrés, donne naissance comme lui à des motoneurones branchiaux, ce qui place l’origine évolutive des nerfs crâniens avant celle des crâniates.