Thèse soutenue

Du spirituel dans l'oeuvre d'André Malraux : Le Miroir des limbes

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Auteur / Autrice : Raphaël Lambal
Direction : Jacques Lecarme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris 3

Résumé

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L’importance de la question du spirituel chez Malraux rend, aujourd’hui, son étude légitime. Cette notion, à la fois redoutable de par sa polysémie et fascinante, imprègne, en effet, toute son œuvre – Le Miroir des limbes notamment. Dans cette somme déconcertante par sa construction littéraire, Malraux témoigne avec force, au-delà des faits majeurs de l’histoire du XXè siècle (révolutions, guerre, décolonisation, etc. ) de son expérience perceptive de l’esprit dans ce qu’il a d’énigmatique, d’informulé et qu’il appréhende de manière directe à travers ses sens propres. Cette expérience, savamment recréée dans son œuvre, est une des plus intéressantes clés de lecture de son univers intellectuel qu’il élabore sans cesse au hasard de ses rencontres avec les cultures étrangères. Dans ses contacts avec les cultures du monde, Malraux fait le constat que l’évidence naturelle d’une culture vaut pour l’illusion chez l’autre. L’histoire du grand partage entre l’Occident et les cultures étrangères – orientale et africaine notamment – dans leur rapport avec l’invisible est parfaitement lisible dans Le Miroir des limbes. Mais pour lui, ce partage ne peut nullement entraver les échanges possibles dans l’ordre de l’esprit qui peuvent s’opérer au niveau de ce qu’il appelle « les profondeurs », et que l’art ne peut définir mais seulement manifester. Car l’esprit, qui se confond avec l’indicible, traverse toutes les cultures du monde. L’originalité de sa démarche est, peut-être, d’avoir ainsi compris que l’expérience du spirituel ne s’épuise ni dans le corpus dogmatique des religions ou autres spiritualités, ni dans l’art dont le silence dans ce domaine de l’immémorial est plus éloquent.