Thèse soutenue

Biofilms bactériens marins multi-espèces : mise en évidence d'un effet antagoniste

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alexandra Dheilly
Direction : Alain DufourDominique Haras
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Lorient

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Les salissures marines ou biofouling sont à l’origine de problèmes écologiques et de pertes économiques. L’une des premières étapes intervenant dans le biofouling est la formation de biofilms bactériens, c'est-à-dire de communautés de bactéries adhérées irréversiblement à un support et enveloppées dans une matrice de polymères extracellulaires. De plus en plus de travaux ont pour but d’étudier ces communautés bactériennes dans la perspective de contrôler, d’éviter ou de limiter leur formation. Ce travail a été consacré à l’étude in vitro du développement de biofilms marins pluri-espèces dans un système dynamique, et à la relation existant entre la formation du biofilm et les propriétés phénotypiques des différentes souches bactériennes utilisées. Deux étapes clés de la formation d’un biofilm bactérien ont été investiguées : l’adhésion des bactéries et la croissance du biofilm. L’étude des biofilms mono-espèces suggère que la mobilité et la production d’exoproduits par les bactéries induisent l’établissement de biofilms plus épais formant des agrégats bactériens. En revanche, nos résultats n’ont pas permis d’établir un lien entre la structure des biofilms et la production ou non de molécules de communication de type N-acyl-L-homoserine lactone ou furanosyl borate diester. Des biofilms pluri-espèces ont été réalisés à partir de trois couples bactériens, tous contenant Pseudoalteromonas 3J6. Les résultats montrent que le couple Pseudoalteromonas 3J6-Bacillus 4J6 produit un biofilm mixte (Bacillus 4J6 : 38 %, Pseudoalteromonas 3J6 : 62 %), dont les cellules de Bacillus 4J6 sont localisées tout autour des microcolonies de Pseudoalteromonas 3J6. En revanche, la bactérie Pseudoalteromonas 3J6 est très largement majoritaire (90-95 %) dans les biofilms résultant de son inoculation avec Vibrio D01 ou Paracoccus 4M6. Ceci met en évidence un effet antagoniste de Pseudoalteromonas 3J6 vis-à-vis de ces deux souches bactériennes. Le mécanisme d’inhibition de Pseudoalteromonas 3J6 a ensuite été analysé sur les cellules bactériennes planctoniques et sessiles. Les résultats suggèrent un effet spécifiquement anti-biofilm dû aux composés extracellulaires produits par cette souche. Ces composés, probablement de nature protéique, agissent dès la première étape du biofilm en diminuant l’adhésion des cellules au support. Enfin, les effets de ces composés extracellulaires montrent des similarités à ceux obtenus avec deux biocides commerciaux, molécules utilisées dans les peintures antifouling. En effet, l’ajout de biocides diminue le pouvoir d’adhésion des bactéries et inhibe la croissance du biofilm. En outre, les biocides augmentent la mortalité des cellules au sein du biofilm.