Thèse soutenue

Evolution dirigée de l'amylosaccharase par la technique MutaGen™ pour l'obtention de variants thermostables

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Auteur / Autrice : Stéphane Emond
Direction : Pierre Monsan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ingénieries microbienne et enzymatique
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Toulouse, INSA

Résumé

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L'amylosaccharase de Neisseria polysaccharea (AS) est une transglucosidase qui utilise le saccharose comme donneurs d'unités glucosyle pour synthétiser un polymère de type amylose et glucosyler efficacement des accepteurs comme le glycogène. Ce biocatalyseur est un outil industriel prometteur par sa capacité remarquable à utiliser un substrat abondant et peu coûteux (le saccharose) pour la synthèse de polymères ou de glucoconjugués d'intérêt. L'AS est cependant une enzyme peu adaptée aux contraintes industrielles du fait de son faible niveau d'activité (kcat = 1 mol/s), sa thermostabilité médiocre (Temps de demi-vie (30°C) = 21 h) et sa résistance limitée aux solvants organiques. Pour améliorer ces propriétés, une approche d'ingénierie combinatoire (ou évolution dirigée) reposant sur l’utilisation de la technique de mutagénèse aléatoire MutaGen brevetée par la société Millegen a été appliquée à l’AS. Dans un premier temps, trois banques de variants comportant plus de 105 clones ont été construites par réplication infidèle catalysée par les polymérases mutagènes d’origine humaine, pol beta et pol eta. L’analyse des séquences d’un échantillon représentatif montre que la diversité accessible par cette méthode (taux et types de mutation) dépend de la polymérase employée, ce qui démontre l’intérêt et la souplesse de cette nouvelle approche. Un protocole d’isolement de variants thermostables ou résistants au DMSO comprenant une première étape de sélection in vivo sur milieu solide suivi d’un criblage automatisé au format microplaque a ensuite été optimisé. Le coefficient de variance du procédé a été réduit de 27 à 12. 5%, ce qui permet de minimiser le taux de faux positifs. Appliqué au criblage de plus de 7000 variants actifs, le protocole développé a permis d’identifier 3 variants présentant une augmentation d’un facteur 3. 5 à 10 de la thermostabilité à 50 °C. Les modèles des variants thermostables ont été construits. Dans le cas du meilleur variant (R20C/A451T), l’analyse structurale indique que l’augmentation de thermostabilité est liée à la réorganisation du pont salin impliquant R20 et la création d’une liaison hydrogène médiée par T451. Ce variant est la seule amylosaccharase active à 50°C, capable de produire des chaînes d’amylose de degré de polymérisation moyen de 52 avec un rendement 3 fois plus élevé que celui observé pour l’enzyme sauvage à 30°C