Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Gilbert Fournier
Direction : Alain de Libera
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses

Résumé

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Il est d’usage depuis plusieurs décennies de considérer les condamnations parisiennes de 1277 comme le plus grand événement intellectuel du XIIIe siècle. L’attrait qu’elles exercent sur les historiens de la pensée ne s’est pas démenti au fil du temps. L’effectivité et la postérité de la censure sont toutefois demeurées les parents pauvres de ces recherches. Notre thèse s’emploie à combler cette lacune. Elle privilégie le collège de Sorbonne, en raison de l’insertion de l’institution dans la vie universitaire parisienne, de sa proximité avec quelques-uns des principaux acteurs de la censure (les pouvoirs politiques, religieux et universitaires) et d’une situation documentaire à nul autre pareil. En effet, le collège de Sorbonne conserve le livre des prieurs, renfermant les délibérations de l’assemblée des sociétaires de 1431 à 1485, le registre de prêt de 1402 à 1536, plusieurs catalogues de bibliothèque et enfin un grand nombre de manuscrits. Notre enquête associe donc intimement l’histoire du livre et l’histoire intellectuelle. La première partie étudie la part qui incombe aux livres dans la fondation et la pérennisation de l’institution qui les conserve à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle. Elle sollicite notamment l’ex-libris en usage dans le collège de Sorbonne qui conserve le souvenir du donateur, formule qui est reconduite dans les catalogues médiévaux, et la création d’une bibliothèque commune. La seconde partie analyse la présence de la censure dans la libraria communis à la lumière de la rubrique des « Errores condemnati » consignée dans le répertoire méthodique du catalogue double (entre 1321 et 1338) et des manuscrits ayant transité par le collège au moyen âge. La troisième partie enfin cerne le public de la bibliothèque commune, en particulier les lecteurs étrangers au collège. Les prêts « extra domum » permettent d’appréhender quelques-unes des préoccupations intellectuelles des élites parisiennes au début du XVe siècle, notamment dans les domaines de la politique, des sciences et de l’humanisme.