Gelida Virgo : la figure littéraire de la béatrice dans la littérature européenne du XIXème siècle (Italie, France, Grande-Bretagne)

Gelida Virgo : the literary figure of the beatrice in the European literature of the 19th century (Italy, France, Great Britain

Gelida Virgo : la figura letteraria della beatrice nella litteratura europea del XIX secolo (Italia, Francia, Gran Bretagna) : 1797-1907

• Auteur / Autrice : Fabio Camilletti
• Direction : Danièle Chauvin, Lina Bolzoni
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Littérature comparée
• Date : Soutenance en 2006
• Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie)

Mots clés

Mots clés contrôlés

Rossetti, Dante Gabriel (1828-1882)

Dante Alighieri (1265-1321) -- Vita nuova

Littérature italienne -- 19e siècle

Littérature française -- 19e siècle

Thèmes, motifs

Littérature anglaise -- 19e siècle

Romantisme (mouvement littéraire)

Virginité

Dans la littérature

Bonheur

Résumé

Sujet de ce travail est la féminité pure et salvatrice dans la littérature du 19ème siècle (Italie, France, Grande Bretagne) vue à travers les reprises littéraires de la Béatrice de Dante. Redécouverte par le romantisme, qui voit dans l’amour courtois le précurseur illustre de sa propre conception de l’amour, la Vita Nova est réinterprétée en sens romantique notamment par D. G. Rossetti : dans son œuvre la «béatrice» se fait une figure de l’absence et du deuil. En suite les «décadents» en feront une image féminine maladive et mortifère, en bouleversant définitivement le modèle dantesque. Pour définir ce phénomène, nous avons utilisé la catégorie freudienne de l’«inquiétante étrangeté»: le romantisme, en faisant revivre l’image médiévale de la «donna angelicata», n’est plus capable cependant d’en comprendre le substrat religieux et dévotionnel, et cette image se présente donc – à la manière des «images survivantes» de Warburg – comme le retour d’un refoulé, persistance spectrale devenue inquiétante et funeste.

The aim animating this work is to investigate the image of pure and blissful femininity in 19th century literature (Italy, France, Great Britain), seen through the literary reprises of Dante’s Beatrice. Rediscovered by the Romantics, who considered courtly love as the great precursor of their own conception of love, Dante’s Vita Nova is reinterpreted in a romantic sense especially by D. G. Rossetti. In his works the “beatrice” (literally, “she who confers blessing”) becomes a figure of absence and of mourning: fin-de-siècle culture will intensify this misreading, turning the “beatrice” into a deadly and uncanny feminine figure, ultimately reversing the original, dantesque model. To define this proceeding, we have decided to use the Freudian category of the “Uncanny”: Romanticism, in rediscovering the medieval image of the “idealized woman”, is not anymore capable to understand its religious and devotional background, and this image shows itself, then – in the way of Aby Warburg’s “Nachleben” – as a ghostly persistence which has become deadly and weird.