Le képi et le crayon : les gendarmes à travers l'imaginaire collectif (1914-1968)
Auteur / Autrice : | Yann Galera |
Direction : | Jean-Noël Luc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Au sein du nouveau chantier historique consacré à la gendarmerie, cette thèse propose une réflexion sur les représentations des gendarmes au travers de l’imaginaire national au XXe siècle. Cette étude vise à apprécier la légitimité d’action de la gendarmerie au gré des époques, des contextes, des acteurs sociaux, mais aussi des missions dévolues aux personnels de la gendarmerie. Après avoir rappelé l’héritage du XIXe siècle, qui pèse fortement sur les mentalités collectives, elle s’articule autour de deux axes chrono-thématiques. Le premier XXe siècle s’ouvre sur l’analyse de l’imaginaire spécifique que suscitent les missions prévôtales des gendarmes au front pendant la Grande Guerre. Dans l’entre-deux-guerres, la question du maintien de l'ordre polarise fortement les attentions, tant des politiques que des acteurs sociaux. Si les missions traditionnelles du gendarme ne font pas l’objet d’une remise en question, la gendarmerie reste dépendante d’une bonne image de marque. Aussi tente-t-elle d’influer, au plus bas niveau de l’échelle hiérarchique, sur la conduite des gendarmes. La mémoire combattante de la Grande Guerre joue beaucoup sur cette militarisation des conduites. Le second XXe siècle est à nouveau marqué par la guerre. Mais, davantage que l’identité combattante de l’institution, c’est le loyalisme des gendarmes qui est remis en question par le contexte singulier de l’Occupation. Enfin, l’étude se borne à montrer que, pendant la Guerre froide, le maintien de l'ordre obéit à un phénomène de légitimation croissante. Grâce à une politique de communication focalisée sur les missions de service public, la gendarmerie gagne les faveurs d’une grande partie de l’opinion.