La formation professionnelle des chômeurs en France : analyse théorique et évaluation empirique
Auteur / Autrice : | Marc Ferracci |
Direction : | Pierre Cahuc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose une évaluation à la fois micro et macroéconomique des dispositifs des formation destiné aux chômeurs en France. Elle débute par une revue de littérature qui met en évidence l'hétérogénéité des effets de la formation selon les publics, le contenu des stages, et les variables de résultat considérées. Le chapitre 3 décrit ensuite le dispositif institutionnel français, dont la complexité représente un facteur de sélectivité dans le processus qui mène les demandeurs d'emploi à la formation. Partant, le chapitre 4 produit une évaluation de l'impact de la formation sur données individuelles en appliquant la méthode de l'appariement par le score de propension à des données issues du Fichier National des Assedic (FNA). Les résultats indiquent que l'effet de la formation sur le taux de chômage des individus formés est fortement négatif dans les mois qui suivent le début du programme, mais devient ensuite légèrement positif. Le chapitre 5 prolonge l'analyse en estimant, à l'aide d'un modèle de durée, l'effet de la formation sur les taux de transition du chômage vers l'emploi, et de l'emploi vers le chômage. Cette approche permet de contrôler la sélectivité provenant de facteurs inobservables. Il apparaît que la formation tend en moyenne à accroître la durée de l'épisode de chômage, mais qu'elle tend également à accroître la durée de l'emploi retrouvé. Ces effets sont par ailleurs sensibles à la durée des stages: des formations plus longues engendrent des durées de chômage plus longues, mais aussi des durées d'emploi plus longues. Le chapitre 6 cherche enfin à mesurer les effets d'équilibre d'une extension des programmes de formation, à l'aide d'un modèle calibré à la Mortensen et Pissarides [1994]. La calibration du modèle exploite les résultats de l'évaluation menée au chapitre 5, et en particulier le fait que la formation réduit la probabilité de destruction des postes occupés par des individus préalablement formés. Dans ce cadre, les simulations montrent que la formation, en améliorant les perspectives de profit des firmes, peut inciter celles-ci à ouvrir plus de postes, ce qui bénéficie à l’ensemble des chômeurs, formés ou non.