Le celtisme dans la revue Nós (1920-1936)
Auteur / Autrice : | Aurore Allaire |
Direction : | Ángel Iglesias Ovejeros |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures romanes. Espagnol |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Mots clés
Résumé
En Galice, la récupération identitaire puise ses racines dans le passé celtique local. Les quelques caractéristiques d'une origine à peine explorée deviennent un élément fondamental, censé définir, en défiant le temps, un profil identitaire présent. D'abord, assumée par les historiographes et les poètes du Rexurdimento, sous l'influence romantique européenne, cette récupération va, au début du XXème siècle nourrir l'argumentation du nationalisme galicien. Le celtisme galicien trouve alors son assise dans la revue Nós (1920-1936), fondée par Vicente Risco, théoricien du nationalisme, au sein de laquelle il a réuni de nombreux intellectuels. Malgré des intentions culturelles, la revue devient le porte-parole des idées galicianistes revendiquées par la plupart des rédacteurs. Développé dans des disciplines variées, le celtisme constitue un argument de la défense de la singularité galicienne. L'étude présente démontre que, premièrement, s'érigeant en héritiers de leurs pères du Rexurdimento, les intellectuels de Nós procèdent à une justification des revendications par une approche archéologique puis intuitive du passé. Ensuite, ils tentent, par une révision des mythes celtiques, de réactualiser, au moyen de la poésie et d'études etnographiques, les caractéristiques de ce passé lointain. La lecture minutieuse de la rhétorique développée dans les articles, révèle que chacune des démarches pseudo-scientifiques, culturels et littéraires convergent vers un même objectif : inventer une identité galicienne ressemblant le plus possible aux modèles irlandais et breton et se distinguant en tous points de celle de la Castille, désignée comme l'ennemie politique de la Galice.