Thèse soutenue

Identité créole et écriture métissée dans les romans de Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart

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Auteur / Autrice : Mouhamadou Cisse
Direction : Philippe Godoy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et lettres
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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L’orientation littéraire de ce travail s’articule selon les caractéristiques de l’identité créole, mais aussi de l’écriture métissée, dans les romans de Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart, deux auteurs issus du même contexte culturel, social et géographique, celui des Antilles. Héritières rebelles de la Négritude d’Aimé Césaire, elles procèdent à une relecture des particularismes créoles, dans une création littéraire beaucoup moins théorique que l’Antillanité d’Edouard Glissant, en reprenant à leur compte la parole créole « marquée » de Patrick Chamoiseau. A travers des romans qui manifestent au fond les paradoxes de la société antillaise, à la recherche de ses racines identitaires, Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart s’approprient différemment la langue d’écriture, le français, pour la soumettre à la musique créole. Avec leur talent de conteuses créoles, les deux écrivains abordent des contextes reliés à la réalité antillaise, mais en forgeant leur style créolisé dans le mélange de l’oral avec l’écrit. L’étude est donc menée selon trois modes de lecture : thématique, symbolique et formel. L’analyse dégage premièrement l’autoréflexion de la société antillaise dans l’art romanesque, le métissage de la culture et des mœurs, l’identité du personnage colonisé. D’autre part, l’Histoire antillaise, l’espace caribéen, le temps créole, se joignent pour dépeindre l’univers des îles françaises, et engendrer une esthétique profondément guadeloupéenne. Enfin, la parole romanesque, fondée sur l’identité créole et individuelle, se perd à l’intérieur des formes métissées qui agrémentent les récits, mêlent différentes traditions littéraires, mais éclatent les structures syntaxiques et lexicales.