Thèse soutenue

Rôle de la nucléoprotéine des Morbillivirus dans la modulation de la réponse immunitaire

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Auteur / Autrice : Yann Kerdiles
Direction : Branka Horvat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : École normale supérieure (Lyon ; 1987-2009)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’infection induite par le virus de la rougeole est associée à un intriguant paradoxe immunologique, caractérisé par une réponse immunitaire très efficace, conduisant à l’élimination du virus et à une immunité à vie contre toute réinfection, mais également l’induction d’une immunosuppression transitoire mais sévère. De plus un nombre grandissant d’études suggère que ce phénomène serait retrouvé pour l’ensemble des infections Morbilleuses. De récents travaux menés sur le virus de la rougeole ont mis en évidence un rôle direct des protéines virales dans l’affaiblissement des défenses immunitaires de l’hôte. Parmi ces protéines, la nucléoprotéine (N) induit une réponse immunitaire spécifique massive et précoce pour l’ensemble des Morbillivirus, tandis que la N du virus de la rougeole est également capable d’induire une immunosuppression chez l’homme et la souris. L’objectif de ce travail fut de préciser et d’étudier les mécanismes cellulaires et moléculaires gouvernant cette modulation de la réponse immunitaire liée à la N. Dans un premier temps à l’aide des N recombinantes du virus de la rougeole, du virus de la maladie de Carré, du virus de la peste bovine et du virus de la peste des petits ruminants, nous avons mis en évidence que l’immunosuppression induite par cette protéine serait un mécanisme conservé par l’ensemble des virus de ce genre, soulignant donc son importance. De plus, en collaboration avec le laboratoire du Dr Mallat, il a été montré que cette propriété immunosuppressive de la N permet de limiter la progression de l’athérosclérose dans un modèle de souris développant spontanément cette pathologie. Enfin, en collaboration avec l’équipe du Dr Kaiserlian, il a été mis en évidence que les propriétés immunostimulatrices de la N du virus de la rougeole sont gouvernées par des mécanismes dépendant de la molécule MyD88. Ces résultats montrent donc que les mécanismes d��immunostimulation et d’immunosuppression induit par la N sont clairement distincts et sont respectivement dépendant de la molécule MyD88 d’une part, et des récepteurs RFcγ d’autre part. L’ensemble de ces résultats suggèrent donc que la N est au cœur du paradoxe immunologique induit lors de l’infection par le virus de la rougeole et vraisemblablement de l’ensemble des infections morbilleuses. Par ailleurs, ils mettent également en évidence la dissociation des mécanismes qui le gouvernent. Enfin, ils suggèrent que ces protéines ou des fragments de ces protéines, pourraient avoir différentes applications thérapeutiques potentielles.