Thèse soutenue

La phénoménologie de l'affectivité

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Auteur / Autrice : Ondr̆ej S̆vec
Direction : Pierre-François MoreauKarel Thein
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : École normale supérieure-Lettres et sciences humaines (Lyon ; 2000-2009) en cotutelle avec Univerzity Karlovy v Praze

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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D'abord, je compare les théories des passions de Descartes et de Spinoza, en évaluant leur impact sur la distinction traditionnelle de l'âme et du corps. J'analyse en détail l'hésitation cartésienne entre deux approches des émotions : d'une part, Descartes explique les émotions en tant qu'états psychologiques selon l'ordre des raisons; de l'autre, il rend compte des émotions à partir de leurs causes corporelles. Spinoza, quant à lui, situe les émotions dans l'enchaînement global des causes naturelles, mais le problème reste le même : nous pouvons causalement relier les émotions aux autres états psychiques tels que les croyances, désirs et jugements ou bien nous pouvons les expliquer en tant que processus du corps objectif. Il faut donc dépasser la faille explicative entre l'approche psychologique des émotions. Je m'oppose au réductionnisme de la "neuroscience affective", car les différences objectives, constatées au niveau physiologique, ne suffisent pas à rendre compte de la divergence qualitative entre les sensations (comme douleur ou la faim) et les émotions, qui peuvent être évaluées quant à leur caractère approprié ou leur degré de rationalité. En effet, les émotions, à la différence de simples sensations, comportent des jugements implicites concernant notre relation à l'environnement. En même temps, je m'oppose aux approches intellectualistes, qui assimilent les émotions aux "attitudes prépositionnelles". Enfin, je présente ma propre théorie phénoménologique des émotions en tant qu'évaluations corporelles qui devrait fournir une réconciliation des deux approches susdites.