Thèse soutenue

Abandon des terres et avifaune : dynamiques spatiales et temporelles d’un paysage méditerranéen

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Auteur / Autrice : Clélia Sirami
Direction : Jean-Louis MartinLluis Brotons
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : École nationale supérieure agronomique (Montpellier ; 1960-2006)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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L’abandon des terres, moins étudié que l’intensification agricole, affecte de nombreuses régions. Les dynamiques végétales qui en résultent sont progressives ce qui en rend la perception plus diffuse et le diagnostic des effets sur la flore et la faune plus délicat. C'est aussi une expérience grandeur nature pour étudier la capacité des espèces animales à répondre aux changements. Cette thèse étudie les conséquences de l’abandon des terres sur la dynamique temporelle et spatiale des oiseaux dans un paysage méditerranéen et en explore les mécanismes. Nous avons utilisé des données d'avifaune recueillies entre 1978 et 2003 sur une zone d’étude au nord de Montpellier. Nous les avons croisées avec une analyse fine, par photographies aériennes, des changements paysagers après abandon des pratiques agricoles en place au début du XXe siècle. Nos résultats confirment une augmentation de l'occurrence des espèces d'oiseaux forestiers, une diminution de celle des espèces de milieux ouverts et une fermeture progressive des milieux par colonisation des ligneux. Chez les espèces numériquement stables on observe des modifications de la distribution spatiale cohérentes avec la réorganisation du paysage végétal. Elles suggèrent de futures régressions d’effectifs. Pour les espèces de milieux ouverts les processus d'extinction et de colonisation locale opèrent à des échelles spatiales différentes: la station pour l'extinction, le paysage pour la colonisation. Les réponses des espèces aux modifications de la végétation sont déterminées par l'effet cumulé d'un petit nombre de caractéristiques biologiques: l'habitat sélectionné (type et structure), l'amplitude d'habitat, le comportement migratoire, et la répartition biogéographique. Une espèce de milieu ouvert, à faible amplitude d’habitat, migratrice et à répartition méridionale sera plus exposée à un effet négatif de l'abandon. Une espèce forestière, à large amplitude d'habitat, sédentaire et à répartition géographique septentrionale bénéficiera probablement des changements en cours. Ces résultats permettent une meilleure prédiction de la sensibilité des espèces à l'abandon des terres et suggèrent des échelles pertinentes en vue de mesures compensatoires.