Les mythes de régénération dans la cyberculture : le corps et ses utopies
Auteur / Autrice : | Antonio A. Casilli |
Direction : | Georges Vigarello |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2006 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Entre 1984 et 2001, la cyberculture a colporté l'utopie d'un corps technologiquement régénéré, véhiculant les attentes liées à la corporéité contemporaine. Dans les années 1980, la diffusion du mythe du cyborg coïncida avec l'essor de la micro-informatique. Figure du corps infecté par la machine le cyborg se fit miroir des craintes de contamination répandues dans les années du Sida. Au début des années 1990, la cyberculture se réorienta vers la possibilité de «désincarner» le corps pour qu'il puisse vivre dans des réalités virtuelles décontaminées. Avec l'arrivée du Web, l'attention se concentra sur la composition d'un corps numérique en ligne. Tout bien pesé, les inquiétudes de la cyberculture se sont concentrées sur une conception spécifique du corps - cautionnée par le savoir biomédical, rentrée dans une crise de confiance avec l'explosion du Sida. Cet affaiblissement fortuit de la biomédecine stimula l'élaboration de conceptions antagonistes du corps au sein de la cyberculture.