Thèse soutenue

L'homme et le temps : pour une lecture anthropobiologique de l'être

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Auteur / Autrice : Auguste Eyene Essono
Direction : Jacques Poulain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’Homme est un être estropié. Une part de son être a été ensevelie dans l’humus anthropique de la phylogenèse : au-delà de la trans-mutation génétique qui favorise son éclosion, il s’épanouit ‘de facto’ telle une conscience téléologique. La temporalité lui est d’emblée lisible à l’aune d’un conditionnement asymétrique. Car en adoptant accidentellement la station-debout, et la locomotion bipède plantigrade, l’Hominidé, non seulement, hérite de la morsure originaire du temps dans la conscience primaire, mais ajuste sa conscience du temps à la dimension uni-faciale de son être. Homo sapiens viendrait tout droit de cette évolution. L’Homme moderne n’y échappera pas. Toute sa vision du progrès et toute sa conception de la société politique restent de toute évidence des avatars de la conscience hominienne du temps. Pour sortir de ce linéarisme temporel, l’être doit comprendre au préalable que s’il est assujetti au temps de l’utopie et à l’utopie du temps, c’est essentiellement parce qu’il est Homo mancus : ‘avorton chronique’ de la phylogenèse. Dès lors, à travers le langage et l’art, il parviendrait à transcender, grâce à l’évasion et à l’expérience primordiale de la liberté, la courbe phylétique de l’évolution. Ici, il échappe à l’emprise totale de la dimension-avant de son corps, parvient, à sublimer son angoisse du temps, à sub-vertir sa relation à la mort et à démystifier le déterminisme phylétique de l’évolution.