Thèse soutenue

L'humour et la représentation dans l'oeuvre de Lenny Bruce

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Auteur / Autrice : Steve Krief
Direction : Martine Chard-Hutchinson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études américaines
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Peut-on rire de tout ? Lenny Bruce (1925-1966) est le premier humoriste à parler de religion, de drogue, de racisme et de sexualité sur scène. Le premier également à être traîné devant les tribunaux pour ses propos. Bruce, Bedos et Desproges répondent par l'affirmative, sans jamais oublier leur nez rouge, en s'efforçant de faire monter le public sur scène et non de caresser ses instincts. Bruce sert dans la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale et voit les corps flotter près du bateau et les soldats plus souvent atteints par les morpions que par les balles. Il fait partie de la génération des Beats et des social commentators qui ne comprend pas les limites sur les mœurs et leurs expressions. Surtout, lorsque ses camarades noirs avec qui il a servi ne peuvent même pas utiliser les toilettes dans certains Etats du Sud. Au lendemain de la guerre, Bruce partage sur scène des représentations sans fausse pudeur, inspiré comme Kerouac et Ginsberg par le rythme du jazz de Parker et la saveur du yiddish. Son analyse des hypocrisies de la société est attaquée par les instances politiques et médiatiques. Les espoirs investis dans l'élection de Kennedy sont brisés par la lecture conservatrice du Premier Amendement et l'assassinat du Président. De 1961 à 1966, Bruce est plus souvent invité au tribunal que sur scène. Empêché de s'exprimer à sa manière face au jury, Bruce convoque la cour sur scène et rentre dans une formidable dialectique avec l'appareil juridique. Une maïeutique tragique, où le corps de Bruce sera présenté par la police dans une dernière représentation face aux journalistes, une seringue dans le bras, réintroduite pour les besoins de la photo.