Thèse soutenue

La société tunisienne et le pain
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Auteur / Autrice : Mohamed Taher Berriri
Direction : Sonia Dayan-Herzbrun
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Démographie. Sociologie
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En Tunisie, comme dans d'autres sociétés en voie de développement, gagner son pain prend un sens quasi littéral, lorsque les gens parlent des difficultés quotidiennes de la vie, le problème essentiel soulevé est le problème de l'alimentation. Lorsqu'il veulent parler du coût de la vie ils parlent de l'augmentation du prix du pain (El khobza). En effet, le pain est devenu aujourd'hui le principal sujet de conversations des différentes couches sociales à cause de la centralité de la nourriture dans les préoccupations du quotidien, elle est aussi le lieu idéal pour étudier les représentations que développent le citoyen à l'égard du rôle de l'Etat. A cet effet, nous avons essayé, dans notre étude de faire une analyse rétrospective de la place et du rôle du pain dans la société tunisienne, confrontant points de vue de l'époque et points de vue actuels tendant à rénover avec un lien ininterrompu entre un passé tumultueux et un futur ébauché par une mondialisation persistante. Par ailleurs, nous avons tenté de contribuer à l'écriture d'une sociologie historique d'une mutation socioculturelle et socioéconomique concernant le pain en Tunisie son acquisition, sa production, sa distribution, son prix, ses rites, ses implications dans l'ordre social et moral. En effet, aux termes de cette recherche, il s'est avéré que, nonobstant des modes de structuration et de restructuration et des régulations sociales caractéristiques de l'époque à un moment ou face à différents courants, les classes sociales - principalement les classes ouvrières et paysannes outre celles qui sont laissées pour compte - revendiquaient de plus en plus fortement leur intégration sociale et politique au nouvel ensemble sociétaI par le biais, en particulier du mouvement social ; lutter pour son pain quotidien est l'une des facettes de cette revendication. Au cours de cette étude des formes de tensions qui ont engendré de conflits entre Etat et société, dont le pain constituait le leitmotiv essentiel, laissant vivre la société Tunisienne dans une relation entropique, ont été analysées. Il fallait attendre le changement socioculturel et socioéconomique du 7 novembre 1987 pour que cette relation soit transformée en situation de concorde embrassant d'un point de vue général théorique et pratique toutes les formes de solidarité (réciprocité et interdépendance entre les hommes), permettant la capacité sociale de créativité humaine et l'élaboration de tous les modes sociaux de régulation entre les individus et les groupes.