Thèse soutenue

L'opium à Canton 1912-1937 : essais de mainmise politique et pratiques sociales

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Auteur / Autrice : Xavier Paulès
Direction : Christian Henriot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les recherches portant sur l'opium en Chine ont jusqu'ici privilégié l'étude de l'offre, c'est-à-dire la production et la distribution, par rapport à celle de la demande. A contrario, sans négliger l'aspect politique de la question, qui fournit un cadre contraignant pour la consommation d'opium, cette thèse met davantage l'accent sur l'aspect concret et matériel de celle-ci à Canton. De 1912 à 1937, les autorités qui se succèdent à Canton adoptent des politiques très différentes vis-à-vis de la question de l'opium. La tendance générale, en accord avec le contexte national, se caractérise par un relâchement progressif des efforts prohibitionnistes. A partir de 1923, le pouvoir politique se résout à contrôler et organiser de la façon la plus lucrative possible les circuits de la drogue, expérimentant différents systèmes qui mêlent affermage et bureaucratisation. La consommation d'opium à Canton ne cause pas les ravages terribles que décrivent souvent certains contemporains hostiles à la drogue. Les fumeries, loin d'être toutes des repaires sinsistres peuplés d'individus louches, sont souvent des lieux de sociabilité agréables. La proportion de fumeurs parmi la population totale, orientée à la baisse, apparaît modeste, puisqu'elle se monte à moins de 4 %. L'habileté de la propagande anti-opium, qui insiste astucieusement depuis les années 1920 sur les liens entre pauvreté et consommation d'opium, contribue à expliquer un processus de marginalisation sociale des fumeurs. Ce dernier se traduit en particulier par le fait que les catégories les plus favorisées de la population ainsi que les jeunes gens se détournent de la drogue.